Scène au bureau
Il existe une constante dans mes accompagnements.
Par je ne sais quel alignement des étoiles (ou bien si, je sais, mais c’est pour l’histoire : ça fait plus joli !) les personnes qui viennent me voir ont un petit quelque chose qui résonne avec mes petites (ou grandes) histoires à moi, mes travers, mes zones d’ombres ou mes horizons, explorés ou pas d’ailleurs.
C’est une réflexion que j’ai beaucoup eu dans ma pratique professionnelle, et plus encore lorsque j’ai passé le cap de l’entreprenariat. Qu’est-ce qui fait que les gens viennent me voir ? En quoi pensent-ils que je vais avoir un impact sur leur trajectoire ? Et surtout (et c’est essentiel), sur quelles thématiques ? etc.
Au-delà des thématiques sur lesquelles je suis sollicitée, c’est également se poser la question sur les thématiques pour lesquelles je me « sens » légitime. Ce sont des réflexions qui sont explorées régulièrement en supervision.
Parfois, ces explorations prennent un tournant intéressant. La question du Sens me semble centrale.
C’est l’Histoire de David.
David est un Haut Potentiel : le WAIS le dit, son entreprise aussi, bien que leur définition du « potentiel » ne soit pas exactement la même, il n’empêche que David est brillant.
Certes, le fait d’être HPI n’est pas gage de « brillant-attitude » et ce n’est qu’une clef de compréhension, clef qui est loin d’être suffisante (et heureusement !) de la personne qui est beaucoup plus complexe qu’un bilan. N’est-ce pas ce qui fait sa richesse ?
Le test donne une carte, mais ce n’est certainement pas le territoire, ni sa propre expression de vie. Un test, quoi qu’il « cherche », nous défini par une Norme, un Modèle. Et fort heureusement, une personne est bien plus riche qu’un Modèle.
David a gravit les échelons dans sa vie professionnelle, et a le sentiment d’avoir réalisé les objectifs qu’il s’était fixé, mais a le sentiment de s’être perdu….
David vient d’avoir 40 ans et s’interroge sur sa suite et arrive dans mon bureau parce qu’un ami lui a dit qu’il faut qu’il aille voir Nada (bon OK je suis fière et reconnaissante 😉)
Je voudrais être Libre…
« Nada, il faut m’aider. Je voudrais être Libre ! Je voudrais retrouver du sens ». Nous pourrions être désarçonné par ce type de demande.
Pas moi.
Et s’est sans doutes dans ces réflexions que le portrait-robot de mes clients apparait le mieux. Moi j’y vois une promesse intéressante, une mise en mouvement prochaine et certaine.
Pourquoi ?
Et bien le travail est dans la question.
Si je sens que je suis non-libre, c’est que j’ai conscience de ce que c’est que la Liberté, nous disent quelques philosophes.
Alors déterminons, mettons des mots, des images ou des couleurs, définissons les choses de manière précise.
- Qu’est-ce que la Liberté ?
- Qu’est-ce que le Sens ?
- Quelles sont mes définitions, à Moi ?
- Et sur quoi je suis en train de m’appuyer pour en donner ces définitions ?
- Et quand je le fais, qu’est-ce qui m’appartient et qu’est-ce qui a influencé mes positionnements? Mes Drivers ? Mes Croyances ? Mon Education ? …..
- etc.
Si je sens que j’ai perdu le sens, c’est que je peux définir ce qu’il me manque. Alors j’ai connaissance de ce qu’il me manque, parce que justement je suis capable de DIRE que ça me manque.
En somme, je sais ce que c’est, parce que je sais que je ne l’ais pas.
Passer de la Philosophie à l’Action
J’aime à rapprocher Coaching et Philosophie.
ARISTOTE ne définissait-il pas cette dernière comme une discipline qui traitait des « Affaires Humaines » ?
C’est en tout cas sur ce postulat que je définis ma propre pratique d’accompagnement. Et je n’entrerais dans aucune polémique actuelle, que je trouve stérile bien qu’elles soient autant d’occasions de se questionner (mais là encore, ce n’est que mon avis).
Pour revenir à l’Histoire de David, celui-ci cherche à (re)-trouver du Sens pour se (re)-sentir Libre.
Alors comment faire ?
C’est bien entendu d’une quête identitaire dont il s’agit. Et c’est tout l’art du questionnement dans l’accompagnement que de mettre à jour cette identité. J’ai en tête une citation de Paul KLEE sur ce processus artistique:
L’art ne reproduit pas le visible. Il rend visible
Et l’art de se questionner (ou de se faire questionner…) permet donc la mise à jour du visible.
Définir ce que nous entendons par SENS et par LIBERTE va permettre d’évaluer en quoi ce sont des notions qui nous manque aujourd’hui.
Et en doutant : David existe, puisqu’on peut douter de tout (et c’est même salutaire), mais on ne peut pas douter de soi-même en train de douter. Là encore, c’est le fameux cogito ergo sum de DESCARTES.
- Alors doutons, puisque le doute est questionnant.
- Alors précisons, puisque la précision nous permet la « juste » définition.
Et peut-être que nous arriverons à retrouver du sens, et à (re)-devenir Libre.
Nada Assaf
Rencontrons-nous !
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Passons le cap ensemble…
Merci à toi Caroline 🙏
Je suis ravie de ton retour 😉
Au plaisir d’en discuter bientôt
Un grand merci Nada pour cet article !
Tes analyses sont toujours très pertinentes et je te remercie encore pour tes « emballements » pleins de SENS dans l’accompagnement!